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Une interview avec le ministre des affaires étrangères
au Danemark Per Stig Møller

Per Stig Møller a enseigné à L’université Paris-Sorbonne de 1974 à 1976.

Avant de devenir ministre des affaires étrangères au Danemark, vous avez été un temps maître de langue de danois à la Sorbonne. Quel souvenir gardez-vous de votre séjour parisien et surtout, en quoi votre expérience à Paris-Sorbonne a pu jouer un rôle dans votre carrière ?

« Lorsque j’étais professeur j’avais beaucoup d’étudiants brillants dont plusieurs m’avaient rendu visite au Danemark après leurs études. Un grand nombre de mes étudiants étaient très forts ; ils savaient très bien parler le danois et ils appréciaient beaucoup notre littérature.

Pour moi, mon séjour en France comme prof était aussi une très bonne occasion de s’initier à la philosophie française de l’époque et cette préoccupation a eu pour résultat le livre intitulé À la recherche de l’homme perdu, que j’avais rédigé dans la villa louée à Courbevoie, et qui posait les bases de mon oeuvre littéraire et de mes autres activités depuis.

Comme ministre des affaires étrangères j’ai beaucoup profité des connaissances de la société française que j’ai acquises lors de mon séjour parisien, et en outre j’ai approfondi mon français. »

Que représente pour vous le fait que le danois - langue européenne - soit enseigné à Paris -Sorbonne ?

« C’est très important pour la nouvelle Europe qu’il y ait, dans un grand pays avec une culture intellectuelle très riche, comme la France, des citoyens qui ont une connaissance profonde de la culture, des moeurs et de la langue des petits pays comme par exemple le Danemark.

Aujourd’hui la communication interculturelle et les liens différents et complexes entre les pays rendent nécessaire que chaque pays ait des personnes qui ont des connaissances de chaque région de cette grande Europe ».

Les humanités enseignées dans notre université constituent-elles un bagage important pour vous?

« Les sciences humaines sont notre bagage intellectuel et notre épine dorsale morale. Privé des sciences humaines, on sait vivre, bien sûr, mais on ne va pas connaitre cette intensité de la vie intérieure et cet état d’âme solide qui donnent de la force dans les situations difficiles. »

Que pourriez-vous enfin dire pour encourager les étudiants de Paris-Sorbonne à choisir le danois, ne serait-ce comme option de découverte ?

« Étudiez le danois parce que c’est une langue avec une littérature et une philosophie très riches. En plus, le danois témoigne d’une petite culture qui a donné à l’Europe beaucoup plus que ce que l’étendue du pays justifierait.

Enfin, il faut étudier le danois parce que les grandes civilisations et langues deviennent très facilement condescendantes et, ainsi, d’une certaine manière, restent comme aveugles sans l’influence culturelle qu’apportent les petits pays qui sont riches dans le sens le plus large. »

 

Propos recueillis et traduits par Mads Justsen

 

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